mardi 17 août 2010

Obama favorable à la construction de la mosquée à polémique

Le président américain a donc pris position dans le débat houleux voire violent autour du projet de construction d’un centre islamique avec une mosquée non loin de ‘Ground zero’ -et non pas à l’endroit même comme l’affirment malicieusement les manipulateurs qui agitent l’opinion- Ground Zero étant comme on le sait, le lieu où se trouvait les tours jumelles détruites en 2001 par Ben Ladden et ses complices au cours de ce qui reste dans la mémoire comme l’acte terroriste ayant le plus marqué les esprits, à la fois du fait de son caractère osé et spectaculaire, mais aussi par l’ampleur des dégâts, avec quelque trois mille morts. Le débat autour de ce projet aux Etats-Unis avait ceci de similaire avec celui -il y a quelques années en France sur la possibilité pour la petite fille de Maurice Papon, dont le grand -père a été reconnu coupable d’avoir collaboré avec le régime nazi dans les massacres de juifs- de travailler pour le ministère des anciens combattants.
Barack Obama a donc tranché. ‘La liberté religieuse reconnue aux États-Unis(…) inclue la possibilité pour toutes les confessions à pouvoir construire leur lieu de culte partout’. Et le président américain de conclure que ‘Al-Qaeda ce n’est pas l’Islam’. On ne pouvait être plus clair, alors que ceux qui s’opposent à ce projet de mosquée semble faire un dangereux amalgame entre l’Islam, dont les enseignements ne cautionnent pas qu’on s’en prenne à des innocents, et les actions de quelques individus -musulmans soient-ils- et bien même quand ces personnes auraient malicieusement tenté de donner un habillage religieux à leur forfaiture. Le président américain rejoint d’ailleurs dans sa prise de position le maire de la ville de New-York et la majorité du conseil municipal -qui malgré l’opposition d’une bonne partie de l’opinion vraisemblablement sous l’influence d’une agressive campagne publicitaire- a accordé le permis de construire aux initiateurs du projet. Une position plutôt courageuse, quand on sait que cette campagne d’intoxication aidant, 68% des Américains sont opposés au projet selon un sondage CNN Opinion Research.
Mais comme je le disais dans mon introduction, cette affaire a ceci de similaire avec celle de la petite-fille de Maurice Papon en France qu’elle crée un nouveau crime, celui de filiation ou encore celui du privilège héréditaire. Un musulman est égal à un autre. Papon=Papon, bien même quand dans ce cas il ne s’agit pas directement d’une Papon. Une espèce de folie de généralisation qu’on constate d’ailleurs chez une certaine classe politique française. N’a-t-on pas vu le président français -dans un incroyable discours xénophobe- faire l’amalgame entre le crime et l’étranger. Pour revenir à la petite-fille de Maurice Papon, je me souviens comment elle a été contraint à démissionner de son poste de Conseillère technique au ministère des anciens combattants, pour la seule et unique raison qu’elle était d’une mauvaise descendance et que sa présence ‘indisposait’ des associations de victimes du régime nazi. Le ministère français allait même jusqu’à se justifier de ce qu’il ignorait la filiation de la jeune femme. Normal puisqu’elle n’est pas une Papon. C’est sa mère qui l’est. Pas son père. Elle, est plutôt Mademoiselle Patricia Vigne. C’est une Vigne, pas une Papon. Quelle différence puisqu’elle a du sang Papon. Sa mère l’est.

Là où les Etats-Unis ont su affirmer qu’on ne peut condamner tous les musulmans pour des crimes d’une partie de leurs coreligionnaires, la France n’a pas su raison garder. Elle a manqué de discernement. Elle a condamné une dame pour les crimes de son grand-père. La France de 2005 a en quelque sorte ressuscité le crime d’infamie que la révolution française avait abolie le 21 Janvier 1790 et qui excluait de certaines fonctions les proches parents de criminels.
Saïd Penda