dimanche 14 novembre 2010

Islam et modernité: Procès des non jeûneurs en Algérie…Est-on obligé d...

Islam et modernité: Procès des non jeûneurs en Algérie…Est-on obligé d...: "Lundi 8 Novembre 2010 un tribunal algérien, à Akbou en Kabylie, relaxait sous la pression un groupe de personnes accusées d’avoir été vues e..."

Procès des non jeûneurs en Algérie…Est-on obligé de jeûner ?

Lundi 8 Novembre 2010 un tribunal algérien, à Akbou en Kabylie, relaxait sous la pression un groupe de personnes accusées d’avoir été vues entrain de manger dans la journée, en plein mois de ramadan. Les huit étaient poursuivis pour ‘atteinte aux préceptes de l’Islam’ ; un chef d’accusation qui par son énoncé lui-même est contraire à l’Islam, tout contrevenant aux préceptes de l’Islam -comme dans d’autres religions monothéistes du moins- d’ayant de compte à rendre qu’à Dieu.

En effet, poursuivre pour ‘atteinte aux préceptes de l’Islam’ dans ce contexte précis équivaudrait à poursuivre quelqu’un pour avoir refusé de croire en Dieu. Or l’Islam est très claire sur cette question, nul n’est obligé d’être croyant et Dieu lui-même dans plusieurs passage du Saint Coran fait observer que s’il avait voulu, à la place des Etres sensés que nous sommes, il aurait crée des zombies qui obéiraient sans broncher à tous ses ordres. Mais dans sa bonté le Créateur nous a doté du discernement et donc de la liberté de conscience, de la liberté de choix au sens le plus large. Le verset 29 de la Sourate18 (la caverne) ne demande aucune autre forme d’interprétation pour le comprendre. Et c’est Dieu, Allah lui-même qui parle : ‘…Quiconque le veut, qu’il croit ; et quiconque le veut qu’il ne croit pas’. Le Seigneur ajoute qu’il y a de la récompense pour ceux qui croient et de fâcheuses conséquences pour ceux qui ne croient pas. En se référant à ce verset comme à bien d’autres dans le Coran, il est dès lors évident que tous ceux qui engagent des poursuites pour ‘atteinte aux préceptes de l’Islam’ sont dans l’illégalité totale au vu du droit islamique, qu’ils sont en contradiction flagrante avec la parole divine.

À l’analyse, ces actions en Algérie -récurrentes d’ailleurs- sont motivées par des arrières pensées politiques. Le gouvernement algérien, souvent accusé d’occidentalisme dans un pays où la question de l’identité islamique du peuple est très forte, tente ainsi de couper l’herbe sous les pieds des groupes religieux au sein d’une population largement croyante. C’est donc là encore une de ces manifestations de la manipulation éhontée de la question religieuse pour servir des intérêts qui n’ont absolument rien à voir avec la religion. Ailleurs on voit en action ceux que je qualifierais de zélés de la foi, comme en Arabie Saoudite où on oblige indirectement les gens à prier. Comment expliquer autrement que la police religieuse dans ce pays, berceau de l’Islam, oblige les boutiques à fermer à chaque heure de prière, sinon que c’est une fois de plus une manière d’obliger les gens à prier et donc à avoir la foi. Une démarche contraire à l’évidence au verset du Coran cité plus haut. Si en Algérie on peut se désoler que le pouvoir politique utilise ainsi la question religieuse pour servir des intérêts purement politiques, en Arabie Saoudite il s’agit ni plus ni moins que d’une forme d’imbécilité collective qui s’est emparée d’une partie de la communauté musulmane. Sinon personnellement, j’ai du mal à comprendre que ceux qui s’acharnent à faire respecter de force les préceptes de l’Islam ignorent le verset 29 de la sourate 18 qui déclare le caractère stricto-personnel de la foi. Pour ma part, et ce devrait être la position de tout vrai croyant, je m’en tiens au fait que : ‘…Quiconque le veut, qu’il croit ; et quiconque le veut qu’il ne croit pas’. Parole d’Allah.

mardi 17 août 2010

Obama favorable à la construction de la mosquée à polémique

Le président américain a donc pris position dans le débat houleux voire violent autour du projet de construction d’un centre islamique avec une mosquée non loin de ‘Ground zero’ -et non pas à l’endroit même comme l’affirment malicieusement les manipulateurs qui agitent l’opinion- Ground Zero étant comme on le sait, le lieu où se trouvait les tours jumelles détruites en 2001 par Ben Ladden et ses complices au cours de ce qui reste dans la mémoire comme l’acte terroriste ayant le plus marqué les esprits, à la fois du fait de son caractère osé et spectaculaire, mais aussi par l’ampleur des dégâts, avec quelque trois mille morts. Le débat autour de ce projet aux Etats-Unis avait ceci de similaire avec celui -il y a quelques années en France sur la possibilité pour la petite fille de Maurice Papon, dont le grand -père a été reconnu coupable d’avoir collaboré avec le régime nazi dans les massacres de juifs- de travailler pour le ministère des anciens combattants.
Barack Obama a donc tranché. ‘La liberté religieuse reconnue aux États-Unis(…) inclue la possibilité pour toutes les confessions à pouvoir construire leur lieu de culte partout’. Et le président américain de conclure que ‘Al-Qaeda ce n’est pas l’Islam’. On ne pouvait être plus clair, alors que ceux qui s’opposent à ce projet de mosquée semble faire un dangereux amalgame entre l’Islam, dont les enseignements ne cautionnent pas qu’on s’en prenne à des innocents, et les actions de quelques individus -musulmans soient-ils- et bien même quand ces personnes auraient malicieusement tenté de donner un habillage religieux à leur forfaiture. Le président américain rejoint d’ailleurs dans sa prise de position le maire de la ville de New-York et la majorité du conseil municipal -qui malgré l’opposition d’une bonne partie de l’opinion vraisemblablement sous l’influence d’une agressive campagne publicitaire- a accordé le permis de construire aux initiateurs du projet. Une position plutôt courageuse, quand on sait que cette campagne d’intoxication aidant, 68% des Américains sont opposés au projet selon un sondage CNN Opinion Research.
Mais comme je le disais dans mon introduction, cette affaire a ceci de similaire avec celle de la petite-fille de Maurice Papon en France qu’elle crée un nouveau crime, celui de filiation ou encore celui du privilège héréditaire. Un musulman est égal à un autre. Papon=Papon, bien même quand dans ce cas il ne s’agit pas directement d’une Papon. Une espèce de folie de généralisation qu’on constate d’ailleurs chez une certaine classe politique française. N’a-t-on pas vu le président français -dans un incroyable discours xénophobe- faire l’amalgame entre le crime et l’étranger. Pour revenir à la petite-fille de Maurice Papon, je me souviens comment elle a été contraint à démissionner de son poste de Conseillère technique au ministère des anciens combattants, pour la seule et unique raison qu’elle était d’une mauvaise descendance et que sa présence ‘indisposait’ des associations de victimes du régime nazi. Le ministère français allait même jusqu’à se justifier de ce qu’il ignorait la filiation de la jeune femme. Normal puisqu’elle n’est pas une Papon. C’est sa mère qui l’est. Pas son père. Elle, est plutôt Mademoiselle Patricia Vigne. C’est une Vigne, pas une Papon. Quelle différence puisqu’elle a du sang Papon. Sa mère l’est.

Là où les Etats-Unis ont su affirmer qu’on ne peut condamner tous les musulmans pour des crimes d’une partie de leurs coreligionnaires, la France n’a pas su raison garder. Elle a manqué de discernement. Elle a condamné une dame pour les crimes de son grand-père. La France de 2005 a en quelque sorte ressuscité le crime d’infamie que la révolution française avait abolie le 21 Janvier 1790 et qui excluait de certaines fonctions les proches parents de criminels.
Saïd Penda

samedi 17 avril 2010

Le voile musulman de la chanteuse française de rap…

Le tollé qu’a suscité en France la conversion de l’artiste de rap Diam’s est à ce titre comparable à la campagne qu’a subi Barack Obama quand il a dû essuyer de la part de ses adversaires le reproche, plutôt l’accusation du crime d’être musulman, même si bien que né de père musulman, celui qui n’était alors que le candidat à la présidence américaine n’a jamais pratiqué l’Islam. Mais revenons à l’artiste française. Le fait que Diam’s ai choisi d’elle-même comme elle le dit de porter le voile alors qu’à priori rien ne l’y obligeait est assez illustratif. Dans une France qui a tendance -un peu trop vite- à assimiler le voile islamique à un acte de violence, voir de barbarie imposé aux femmes musulmanes par des hommes d’une religion qui rime avec obscurantisme dans l’imaginaire collectif occidental, la chanteuse dans le pur esprit frondeur et révolté qui caractérise les rappeurs et qui finalement fait le charme de cette musique qui porte le discours des sans-voix, a certainement choisi librement de porter le voile pour dire ‘ça suffit’ à tous ceux qui voient dans le voile islamique un acte de violence. Dans cette ambiance de martyrisation de l’Islam qui d’ailleurs explique grandement l’attrait que cette religion a auprès d’une partie de la jeunesse occidentale, qu’est-ce qui pouvait le plus symboliser l’Islam que ce voile tant rejeté et diabolisé ? Il n’est donc pas exclu que dans son choix de porter le voile, Diam’s ait tout simplement voulu véhiculer le message selon lequel ce voile n’est pas le symbole d’une violence envers les femmes pour lequel veulent le faire passer dans leurs discours des hommes politiques et autres intellectuels en France et ailleurs dans les sociétés occidentales. Des millions de femmes musulmanes qui ont choisi volontairement de porter le voile dans le respect de leur religion vivent dans le silence la douleur d’être mal comprises, d’être traitées d’imbéciles parce qu’elles croient en une chose à laquelle d’autres sont indifférents.
En France de façon générale, le voile islamique est le ‘symbole de l’imbécillité et de la barbarie de l’Islam qui ne respecte pas la femme’. Des pseudo-analystes et intellectuels éclairés vont jusqu’à faire valoir que les jeunes filles sont forcées à porter ces morceaux de tissus et que de ce fait il faut l’interdire pour ‘libérer’ ces pauvres enfants. Ce serait dans l’intérêt de celles qui portent ces voiles qu’il faut l’interdire. Or si on peut faire accepter à la majorité de l’opinion occidentale que toutes les femmes musulmanes voilées sont des victimes d’une barbarie islamique, il est par contre difficile de présenter Diam’s comme une de ces soumises dont on peint l’image tous les jours dans les médias et dont certaines associations spécialisées dans la recherche de financements pour leurs activités, en ont fait leur principal fond de commerce. C’est finalement ce message que Diam’s a certainement voulu véhiculer, un message on le comprend aisément, très dommageable pour tous ceux dont la diabolisation de l’Islam apportait au moins en notoriété. On comprend dès lors la violence avec laquelle les représentants de cette frange de la France ont réagi à la conversion de Diam’s à l’Islam et à son choix de porter le voile alors que toutes les musulmanes ne se couvrent pas la tête. Son choix de porter le voile doit donc être plutôt compris comme un appel au respect de la différence, une façon d’interpeller les leaders d’opinion à une certaine retenue, à une certaine humilité devant des sujets qu’on ne maîtrise toujours pas. Le voile islamique c’est aussi une question d’identité pour beaucoup de femmes musulmanes, c’est ce qui les différencie des autres femmes et c’est aussi ce que veut dire Diam’s à travers son voile. C’est également assurément une façon pour cette jeune femme de dire ‘désormais je suis musulmane pratiquante’. Mais en France, l’opinion ne l’a pas toujours compris ainsi et la jeune femme a été presque condamnée pour s’être converti à l’Islam.(à suivre)

samedi 13 mars 2010

La ‘criminalisation’ de l’Islam dans la société américaine (suite et fin)…extrait de mon livre en chantier, non-relu.


‘Si j’étais musulman je vous le ferais savoir’
           C’est par cette phrase que le président américain répond dans un premier temps à une critique, à la pire des stupidités, que lui et son équipe de campagne croit voir disparaître aussi vite qu’elle a apparue mais qui allait le suivre longtemps se transformant carrément par moments en polémique qu’on peut résumer en une question: les Etats-Unis vont-ils élirent un musulman à la présidence de la république ? Et quand finalement après des longues semaines de démentis ses adversaires se rendent compte de ce que le travail entrepris par monsieur Obama et son équipe de campagne est entrain de convaincre l’opinion du contraire, ils recentrent leur stratégie sur les liens entre Barack Obama et l’Islam qu’on peut résumer dans cette question en Anglais: Was Barack Obama a Muslim ? Barack Obama était-il musulman ? Le succès que remporte au sein de l’opinion américaine cette interrogation -si on en juge par les réactions sur Internet et sur les médias- nous fait donc découvrir que ce n’est plus seulement l’appartenance à l’Islam qui devient un crime, mais que le simple fait d’y avoir appartenu suffirait à vous condamner aux yeux de l’opinion américaine.
              Le très sérieux quotidien américain New York Times note ainsi en pleine campagne de la présidentielle américaine dans une de ses éditions, pour démontrer l’importance dans l’opinion de cette question de l’islamité de celui qui postulait à la maison blanche que dans les propres discours du candidat et sur Internet ‘la partie de la biographie du sénateur Barack Obama qui retient le plus l’attention ce n’est pas sa race, mais ses liens avec le monde musulman’. Sur le site Internet du candidat démocrate on croit mettre définitivement un terme à ces allégations: ‘Barack Obama n’est pas et n’a jamais été un musulman…Obama n’a jamais prié dans une mosquée. Il n’a jamais été musulman, il n’a pas été élevé musulman et est un chrétien engagé’. Ses représentants exhibent publiquement une lettre attestant de la foi chrétienne de Barack Obama signée par le clergé de sa localité. Excédé, Barack Obama finit par répondre lors d’une manifestation publique alors qu’il est interpellé sur ses liens avec l’Islam: ‘Si j’étais musulman je vous le ferais savoir…mais je suis membre de l’Eglise Unie du Christ Trinité, sur la 95e Rue, dans la South Side à Chicago. Nous avons la meilleure chorale de toute la ville, et si vous voulez venir prier avec nous vous êtes le bienvenus’. On ne pouvait être plus précis.
              Et pourtant cela ne suffit apparemment pas puisque ses adversaires continuent à le présenter comme tout au moins une ‘taupe islamique’ et le candidat qui connaît vraisemblablement la fragilité émotionnelle de l’opinion dans son pays mesure bien les effets dévastateurs que peuvent avoir de telles affirmations et il doit continuer à réagir. Quelques semaines à peine après, le 22 Décembre 2007, alors qu’il se trouve pour un déjeuner de campagne dans le célèbre Smoky Row Coffee Shop à Oskaloosa dans l’Iowa -où il s’attend certainement à ce qu’on lui demande plus d’explications sur sa principale promesse d’assurance maladie pour presque tous les Américains dans un pays où la majorité de la population ne peut pas se soigner- on l’interpelle plutôt sur son héritage islamique. Il se lance dans un long exposé qui allie généalogie de sa famille, géographie et logiques les plus simples -pour tout le monde mais apparemment pas pour une bonne partie de ses compatriotes se dit certainement à ce moment Barack Obama- comme le fait pour un enfant de parents divorcés dont la garde est confiée à sa maman de suivre cette dernière là où elle s’installe. Le ton que le candidat Obama emprunte est presque celui d’un adulte s’adressant à des enfants, bien qu’il soit devant un public de gens éduqués : ‘Mon père est né au Kenya et beaucoup de personnes dans son village étaient musulmans. Il n’a pas pratiqué l’islam. La vérité c’est qu’il n’était pas très religieux. Il rencontre ma mère. Ma mère était une chrétienne originaire du Kansas et ils se sont mariés et ils ont divorcé. J’ai été élevé par ma mère. Alors j’ai toujours été chrétien. Le seul lien que j’ai eu avec l’islam c’est que mon grand père paternel est originaire de ce pays (le Kenya où une partie de la population est musulmane). Pendant un moment j’ai vécu en Indonésie parce ma mère enseignait là-bas. Et c’est un pays musulman. Et j’ai été scolarisé. Mais je n’ai jamais pratiqué l’islam’.
               Les adversaires du candidat et les islamophobes de tout genre au sein de l’opinion américaine ne désarment pas et reviennent à la charge. Deux jours après cette déclaration de Barack Obama, le 24 Décembre 2007, Daniel Pipes -le Ben Laden d’un certain Occident anti-musulmans et véritable pape de ce courant de pensée heureusement très minoritaire mais fort actif, des fois puissant mais assurément très manipulateur- estime que ‘ces déclarations soulèvent deux questions : Quel est le vrai lien de Obama avec l’Islam et quelles implications ces liens pourraient avoir sur une présidence Obama ?’ Des groupes comme Associated Press -la plus grande agence de presse américaine à laquelle sont abonnés tous les grands médias de la fédération- le Los Angeles Times, le Times et d’autres, investissent des fortunes dans le but de démontrer que Obama a été musulman. Des envoyés spéciaux et les correspondants locaux sont sur le terrain en Indonésie où le candidat a passé une partie de son enfance avec sa maman qui s’était remariée…à un musulman. Hé oui malheur l’en a pris puisque son fils doit payer pour cela…quarante ans après. Alors que elle-même, morte le 7 Novembre 1995, n’est plus là pour dire que diable l’a poussée à se marier avec des musulmans, dont le dernier pratiquant. D’importants moyens sont mobilisés pour traquer le présumé criminel Obama, soupçonné d’avoir été musulman, pour un enfant qui avait six ans au moment où il est supposé avoir commis ce forfait…comme si un enfant de six ans choisi réellement sa religion. Des journalistes d’investigation interrogent sur place en Indonésie ce qui reste du voisinage de Obama, les enseignants et l’instituteur soumis à l’interrogatoire et on finit par découvrir -enfin découvrir comme si c’était bien caché- on apprend que l’enfant a été inscrit comme ‘musulman’. Dans ce pays à très forte majorité musulman -pour ménager toutes les susceptibilités- on demande à l’inscription à l’école sous quelle religion on inscrit un enfant entre les cinq reconnus : Musulman, Hindou, Bouddhiste, Catholique ou Protestant. Normal dès lors que son beau-père -lui-même musulman- qui l’a inscrit à l’école l’ait déclaré musulman, surtout que l’enfant est né d’un père musulman et que la maman -son épouse- ne lui a jamais rien dit de contraire sur ce sujet.   On a donc exulte t-on, la preuve de ce que Barack Obama a été musulman, même s’il n’avait alors que six ans. C’est le moment de faire entrer en scène les Grands Reporters : cheveux gris et rides qui témoigneraient d’une grande expérience de terrain et du métier; gilets de couleur kaki à poches multiples de commandos sur une chemise carrelée bien repassée et un tout petit carnet de notes qu’on pourrait facilement glisser dans la poche d’une chemise…quand on est autant chevronné on n’a pas besoin de beaucoup écrire et quelques notes suffisent. On déniche un ami d’enfance de Barack Obama. Du vrai travail de pros ! Ce dernier explique que : ‘enfants nous aimions rencontrer nos amis et allions ensemble à la mosquée et nous amuser’. La preuve irréfutable : Barack Obama allait à la mosquée !...quand il avait six ans. Même si je ne doute pas que ceci puisse être vrai, je m’étonne cependant de ce que personne –pas même les Grands Reporters qui écrivent et publient ces reportages- ne s’interroge sur la valeur que peuvent avoir les souvenirs d’enfance d’un gamin de 5 ans...quarante ans plus tard. Tout comme on peut s’interroger sur la fiabilité du témoignage de la demi-sœur de Barack Obama, qui vient en défense de son grand frère, publié sur le site de campagne de celui-ci : ‘la famille n’allait à la mosquée que lors de grands évènements’ écrit Maya Soetoro. Pathétique. Elle avait trois ans quand Barack Obama vivait en Indonésie…Une vraie génie non ?
           La vérité sur cette épisode comme l’ont indiqué différentes biographies du président américain c’est qu’il est né d’un père lui-même musulman de naissance -Hussein Onyango Obama de l’ethnie Luo du Kenya- qui n’a jamais pratiqué l’Islam pas plus que son fils Barack Hussein Obama. Obama père est un alcoolique qui s’est tué au volant de sa voiture en 1982. On est donc très loin d’un personnage porteur des valeurs islamiques. Sa mère - Ann Dunham- bien que née chrétienne et revendiquant son appartenance à cette religion n’est pourtant pas très assidue dans les lieux de cultes, bien que la fréquentation des églises ne témoigne pas de la foi. Barack Obama par contre, comme l’affirment de nombreux témoignages, est un croyant et un activiste chrétien.
        Au-delà du choc que la création dans l’opinion de ce crime d’appartenance à l’Islam ou d’y avoir appartenu à un moment de sa vie crée au sein de la communauté musulmane du monde entier, les musulmans s’étonnent et sont surtout révoltés par le silence des intellectuels américains et occidentaux de façon générale. Eux si prompts à traquer et à dénoncer les moindres actes anti-sémites et homophobes ou toute autres atteintes aux droits de l’Homme sauf quand les auteurs de ces violations sont des gouvernements alliés d’Afrique ou du Proche et du Moyen-Orient. Mais  là c’est silence radio. Une attitude à ce flagrant délit d’islamophobie profondément troublante pour les musulmans. Une absence de réaction qui est interprétée par la communauté musulmane comme une autre preuve de la criminalisation de l’islam qui même si elle n’est pas encore juridique, l’est déjà sur le plan morale dans nombre de sociétés occidentales. En comparaison le premier ministre canadienne, Stephen Harper, a vivement condamné en Décembre 2009 le gouvernement ougandais pour avoir adopté des lois qui durcissent la répression de ce qui est considéré dans ce lointain pays africain comme le crime d’homosexualité. Plus de 90% des citoyens de son pays seraient certainement incapables de dire dans quelle partie de l’Afrique se trouve ce pays. S’ils ne pensent pas que c’est certainement un pays arabe ou musulman…du Proche ou du Moyen-Orient. Mais face au vote suisse interdisant les minarets dans ce pays qui constitue un acte d’intolérance grave si ce n’est de l’islamophobie à l’état primaire comme l’ont reconnu la majorité des intellectuels indépendants, le premier ministre canadien, comme la quasi-totalité des dirigeants des pays occidentaux n’a pas dit un mot. Une indifférence qui ne traduit pas la gêne qu’a crée ce référendum suisse, mais qui à mon avis est surtout révélateur, est l’expression du fait que l’attaque à l’Islam, même la plus irraisonnée comme celle de la Suisse, relève désormais du normal ou tout au moins du banal.
          Pour revenir aux Etats-Unis, on peut se demander si les Américains n’ont pas à ce moment-là raté l’occasion de se réconcilier avec le monde musulman, en rappelant à ceux qui ont lancé le débat sur l’islamité supposé de Barack Obama, qu’être musulman ou même l’avoir été n’est pas un crime dans ce pays. On aurait ainsi pu épargner aux médias de devoir dépenser de l’argent qui aurait pu servir à plus parler des programmes des candidats, permettant de cette façon aux citoyens américains de faire plus un choix raisonné, de voter avec la raison qu’avec la passion. Inconsciemment peut-être -et sans vouloir mettre en cause l’impressionnant bagage intellectuel de Barack Obama et l’alléchant programme du Parti Démocrate- les Américains n’ont-ils pas finalement recaler celui qui avait le moins de tonus, à la fois dans sa voix que dans sa démarche ?
           Les seuls vrais vainqueurs dans cette affaire de l’islamité supposée de monsieur Obama, ce sont les groupes terroristes islamistes dont la propagande est presque exclusivement fondée sur la prétendue haine que le monde occidental aurait de l’Islam et des musulmans.

jeudi 4 mars 2010

La ‘criminalisation’ de l’Islam dans la société américaine (suite)…extrait de mon livre en chantier, non-relu.

En 2008, quelques mois avant la présidentielle américaine, le sénateur Barack Obama que tout le monde présente déjà comme le favori à cette échéance entreprend un voyage dans le pays natal de son père, le Kenya. Dans le village de ses ancêtres, il est accueilli avec les honneurs dus à un dignitaire et il est habillé dans une tenue traditionnelle influencée par la culture de cette région de ce pays d’Afrique de l’Est. On le coiffe d’un turban plus proche de celui que portent les sikh que celui des musulmans, on lui fait porter un pagne et un boubou, des tenues vestimentaires en réalité plus inspirée de l’influence indo-hindoue de cette partie du Kenya ouverte sur le sous-continent indien avec lequel il y a des contacts séculaires plus anciens que la rencontre avec le monde arabo-islamique. Mais une bonne partie de la classe politique américaine peut-être pas très au fait des différentes cultures de la région -on va lui accorder le bénéfice du soute- assimile la tenue qu’on fait mettre à Barack Obama ce jour-là, avec son accointance avec l’Islam : un boubou, plus quelque chose sur la tête qu’est-ce que ça peut être d’autre qu’une tenue islamique. La photo prise lors de ce voyage, une sorte de retour aux sources très médiatisé ressurgit lors de la campagne pour la présidentielle, quand des adversaires du candidat démocrate veulent faire peur aux électeurs américains avec le slogan : ‘Allez-vous élire un musulman à la maison blanche’. Le raisonnement est similaire et rappelle des attaques lors d’élections précédentes pendant la période de la guerre froide où certains candidats se sont vu attribués le qualificatif de communistes ou encore de candidats de l’Union Soviétique. À la différence que si à ce moment-là les Etats-Unis étaient officiellement en guerre larvée et permanente contre les soviétiques, l’Amérique n’est pas en guerre contre l’Islam, du moins pas encore en tous cas, et peut-être qu’elle ne le sera jamais certainement. Les adversaires de Barack Obama fondent leur thèse sur des déclarations de dirigeants d’un des mouvements de libération de la Palestine occupée. En réponse à une question sûrement inspirée d’un journaliste, mais peut-être déplacée dans le contexte international d’alors, un des dirigeants du Hamas déclare que son candidat préféré pour la présidentielle de 2008, c’est Barack Obama. Un responsable du Hezbollah, parti politique libanais qu’on dit radical dira la même chose. C’est suffisant pour que les adversaires de monsieur Obama le présentent comme le candidat du Hezbollah et du Hamas, sans qu’on entende beaucoup de voix riposter avec une explication dont la simplicité n'enlève pourtant rien à sa pertinence: le fait pour quelqu’un de vous admirer ne fait pas de vous son ami, encore moins son allié. Mais on est surtout très attristé de ne pas avoir vu émerger à ce moment-là plus de commentaires intelligents insistant sur le fait que Barack Obama n’était pas que le candidat du Hamas et du Hezbollah, mais celui des dirigeants et de la classe politique européenne dans leur majorité, de l’ancien bloc de l’Est, de l’Asie, du Proche et du Moyen-Orient, de l’Afrique, de l’Amérique latine et même pour la première fois le vieux dirigeant cubain -Fidel Castro- avait un préféré : Barack Obama. On entend très peu d’analystes insister sur le fait que Barack Obama bénéficie de cette popularité planétaire moins par ce qu’on sait de lui, puisqu’on n’en savait que peu de celui qui quelques années avant les pré-campagnes était un parfait inconnu, tout comme il devait moins son aura à son look, à sa démarche et à l’expression de son visage un peu à la Denzel Washington, mais plus parce qu’il semblait incarner d’une certaine façon la rupture avec l’Amérique unilatéraliste et arrogante que les Bush, père puis fils, ont exhibé sans complexe ni état d’âme. Dans une espèce de mouvement d’inconscience généralisée, ailleurs dans le monde mais aussi certainement chez la plupart des américains qui l’exprimeront en votant pour lui, cet enfant né d’un père africain originaire d’un pays pauvre qui a connu une enfance normale ou plutôt modeste, ne peut pas être arrogant. Il ne peut pas narguer les autres. Il ne peut avoir pour option première de montrer ses muscles là où il pourrait user d’autres arguments pour convaincre, voire persuader s’il le faut. C’est donc vraisemblablement pour cela et pour rien d’autre que Barack Obama était le candidat préféré du Hamas et du Hezbollah tout comme il l’était pour plusieurs organisations et gouvernements dans le monde. Mais le plus choquant dans cette affaire c’est le silence avec lequel l’opinion américaine a accepté ce débat nauséabond sur l’islamité de Barack Obama, sans qu’aucun intellectuel ne demande depuis quand être musulman aux Etats-Unis était devenu un crime. Cependant cette campagne américaine pour la présidentielle de 2008, ne nous a pas fait découvrir que le crime d’être musulman, mais on s'est rendu compte aussi de ce qu’il en existe un autre : celui d’avoir été musulman à un moment de sa vie, d’avoir reçu une éducation musulmane, même dans son enfance.(à suivre)

dimanche 28 février 2010

La ‘criminalisation’ de l’Islam dans la société américaine (extrait de mon livre en chantier…non-relu)

Le 4 Juin 2009 à l’université égyptienne d’Al-Azhar au Caire, le président américain Barack Obama prononce un discours annoncé des semaines à l’avance et donc très attendu. Cette adresse est présentée comme une sorte d’acte fondateur des nouvelles relations entre la superpuissance américaine et le monde musulman. D’entrée, le locataire de la maison blanche présente le contexte dans lequel a lieu cette adresse. « Nous nous rencontrons à un moment de tensions entre les Etats-Unis et les musulmans dans le monde entier. Une tension dont les racines sont à rechercher dans les forces historiques qui vont au-delà de tout débat politique actuel. Les relations entre l’Islam et l’Occident inclus des centenaires de coexistence et de coopération, mais aussi de conflits et de guerres religieuses. Plus récemment, les tensions ont été entretenues par la colonisation qui a refusé les droits et les opportunités à beaucoup de musulmans, et la guerre froide pendant laquelle les pays à majorité musulmane ont toujours été traités comme mandataires sans aucun égard pour leurs aspirations. Plus encore, les changements apportées par la modernité et la globalisation ont poussé de nombreux musulmans à voir l’Occident comme hostile aux traditions de l’islam », une religion qui -je dois ajouter- se confond mal avec l’idée de l’accumulation sans égard pour l’environnement physique et humain, mais surtout qui considère la spéculation comme un pire péché ; des valeurs qui constituent le socle même du capitalisme sauvage qui gouverne aujourd’hui l’économie mondiale. Au-delà de cet état des lieux des relations entre les Etats-Unis et l’Occident d’une part et la communauté musulmane de l’autre, le président américain dans le même discours attire surtout l’attention sur l’exploitation que les groupes extrémistes font des problèmes de communication et même quelquefois de manque de respect mutuel et des tensions qui en résultent dans les relations entre l’Occident et le Monde islamique. « Des organisations violentes extrémistes ont exploité ces tensions au sein d’une petite mais forte minorité de musulmans. Les attaques du 11 Septembre 2001 et les efforts continus de ces extrémistes à s’engager dans les violences contre des civiles ont fait que certains dans mon pays voient l’Islam inévitablement comme hostile non seulement à l’Amérique et aux occidentaux, mais aussi aux droits de l’Homme. Ceci a entraîné plus de peur et de crise de confiance ». Le président américain évite volontairement certainement dans son propos de parler d’intolérance ou de montée du sentiment anti-musulman dans la société américaine. Un sentiment dont il a lui-même été victime pendant la campagne de l’élection présidentielle pour la simple raison qu’il est né de père musulman. Bien qu’aucune loi américaine ne criminalise l’appartenance à l’Islam, on a vu avec quelle dégelasse audace et en toute impunité certains des adversaires de Barack Obama l’ont poussé pendant la campagne à nier tout lien avec cette religion. (à suivre)

dimanche 14 février 2010

De la ‘responsabilité’ de l’Islam dans différentes attaques terroristes (extrait de mon livre en chantier…non relu)

Des années après les attaques du 11 Septembre 2001 qui ont en quelque sorte marquées la vraie ‘entrée’ de l’Islam dans ce monde de la violence gratuite, les esprits les plus ‘lucides’ et des ‘intellectuels éclairés’ continuent d’assimiler Islam -religion qui comme toutes les autres croyances monothéistes prône la paix et le respect de la personne humaine- avec des actes terroristes de groupes marginaux et généralement sans agenda politique ou même religieux clair, simplement parce qu’ils sont musulmans ou parce qu’ils affirment poser ces actes au nom de l’Islam. Hitler affirmait lui aussi massacrer les Juifs et ambitionnait de soumettre tous les autres peuples au nom de la ‘grandeur’ de la nation allemande. Nous avons su dans ce cas faire la différence entre ce qui relevait de la simple propagande et la folie d’un individu ou tout au plus d’un clan, et une philosophie partagée par tous les membres d’une communauté, en ne tenant pas tous les Allemands coupables des crimes du régime nazi. Les actes de violences d’autres groupes dans le monde, pour des motifs divers –l’Ira (l’armée Républicaine Irlandaise) au Royaume-Uni, le PKK en Turquie n’ont jamais été assimilés à toute une communauté, bien même quand ces groupes les revendiquaient au nom de la communauté ou même quand dans certains cas la communauté s’y reconnaissait. Ce dangereux amalgame a eu pour conséquence une montée de l’islamophobie qui justement apporte de l’eau au moulin de Ben Landen et à celui de tous les autres groupes fondamentalistes musulmans. J’ai souvent eu des discussions avec des amis qui me répondent très sérieusement : ‘Alors faites quelque chose si vous ne voulez pas être tous confondus à ces terroristes…’. S’entendant dans certains cas, quittez donc cette religion si elle est désormais assimilée à la violence et à la terreur. Des fois je me suis emporté et quand il s’agissait d’amis occidentaux, généralement Britannique ou Français, je réagissais avec la même violence que suscitait en moi ce genre de remarque de la part d’individus qu’on pourrait créditer d’un minimum de bon sens. Il me souvient qu’à ceux des Français qui suggéraient que quitter l’Islam leur semblait la solution pour ne pas être associé à une communauté dont le trait commun, au moins dans l’imaginaire populaire est la violence gratuite et aveugle, le mépris pour la femme et les droits de l’Homme de façon générale ; je répondais qu’au plus fort des massives violations des droits de ceux qu’on qualifiait d’indigène sous la colonisation, ou encore pendant le génocide de la traite négrière, on n’a pas vu ceux des Français qui s’opposaient à ces systèmes déchirer leur carte d’identité dans un geste de dénis d’une nationalité dont on avait toutes les raisons d’en avoir honte. Et pourtant le lien à la religion est quelque chose de plus fort que toute autre identité. Dans la synagogue, l’église ou la mosquée, le riche devient l’alter ego du pauvre, la race disparaît et la nationalité s’efface, laissant place à un lien de fraternité très fort. Chapitre : La dangereuse montée de l’islamophobie La ‘criminalisation’ de l’Islam dans la société américaine Le 4 Juin 2009 à l’université égyptienne d’Al-Azhar au Caire, le président américain Barack Obama prononce un discours annoncé des semaines à l’avance et donc très attendu. Cette adresse est présentée comme une sorte d’acte fondateur des nouvelles relations entre la superpuissance américaine et le monde islamique. D’entrée, le locataire de la maison blanche présente le contexte dans lequel a lieu ce discours. « Nous nous rencontrons à un moment de tensions entre les Etats-Unis et les musulmans dans le monde entier. Une tension dont les racines sont à rechercher dans les forces historiques qui vont au-delà de tout débat politique actuel. Les relations entre l’Islam et l’Occident inclus des centenaires de cœxistence et de coopération, mais aussi de conflits et de guerres religieuses. Plus récemment, les tensions ont été entretenues par la colonisation qui a refusé les droits et les opportunités à beaucoup de musulmans, et la guerre froide pendant laquelle les pays à majorité musulmane ont toujours été traités comme mandataires sans aucun égard pour leurs aspirations. Plus encore, les changements apportées par la modernité et la globalisation ont poussé de nombreux musulmans à voir l’Occident comme hostile aux traditions de l’islam », une religion qui -je dois ajouter- s’accommode mal avec l’idée de l’accumulation des richesses sans égard pour l’environnement physique et humain, mais surtout qui considère la spéculation comme un pire péché ; des valeurs qui constituent le socle même du capitalisme sauvage qui gouverne aujourd’hui l’économie mondiale. Au-delà de cet état des lieux des relations entre les Etats-Unis et l’Occident d’une part et la communauté musulmane de l’autre, le président américain dans le même discours attire surtout l’attention sur l’exploitation que les groupes extrémistes font des problèmes de communication et même quelquefois de manque de respect mutuel et des tensions qui en résultent dans les relations entre l’Occident et le Monde islamique. « Des organisations violentes extrémistes ont exploité ces tensions au sein d’une petite mais forte minorité de musulmans. Les attaques du 11 Septembre 2001 et les efforts continus de ces extrémistes à s’engager dans les violences contre des civiles ont fait que certains dans mon pays voient l’Islam inévitablement comme hostile non seulement à l’Amérique et aux occidentaux, mais aussi aux droits de l’Homme. Ceci a entraîné plus de peur et crise de confiance ». Le président américain évite -volontairement certainement- dans son propos de parler d’intolérance ou de montée du sentiment anti-musulman dans la société américaine. Un sentiment dont il a lui-même été victime pendant la campagne de l’élection président pour la simple raison qu’il est né de père musulman. Bien qu’aucune loi américaine ne criminalise l’appartenance à l’Islam, on a vu avec quelle dégelasse audace et en toute impunité certains des adversaires de Barack Obama l’ont poussé pendant la campagne à nier tout lien avec cette religion. En 2008, quelques mois avant la présidentielle américaine, le sénateur Barack Obama que tout le monde présente déjà comme le favori à cette échéance entreprend un voyage dans le pays natal de son père, le Kenya. Dans le village de ses ancêtres, il est accueilli avec les honneurs dus à un dignitaire et il est habillé dans une tenue traditionnelle influencée par la culture arabo-islamique de cette région de ce pays d’Afrique de l’Est. En pleine campagne pour la présidentielle, on ressort cette photo qu’on présente sur le Net comme la preuve de ce que l’aspirant à la Maison Blanche est un musulman. Mais le plus choquant dans cette affaire c’est le silence avec lequel l’opinion américaine a accepté ce débat nauséabond sur l’islamité de Barack Obama, sans qu’aucun intellectuel ne demande depuis quand être musulman aux Etats-Unis était devenu un crime. Mais pendant cette campagne américaine pour les élections de 2008, on ne découvre pas seulement un nouveau crime, celui d’être musulman dont certains de ses adversaires accusent Barack Obama, mais on se rend compte de l’existence d’un autre qui est celui d’avoir reçu une éducation musulmane, même dans son enfance. ‘Si j’étais musulman je vous le ferais savoir’ C’est par cette phrase que le président américain répond dans un premier temps à une critique, à la pire des stupidités, que lui et son équipe de campagne croit voir disparaître aussi vite qu’elle a apparue mais qui allait le suivre pendant un moment, se transformant carrément des fois en polémique qu’on peut résumer en une phrase : les Etats-Unis vont-ils élirent un musulman à la présidence de la république. De manière éhontée, mais systématique, de nombreux médias américains investissent des fortunes pour enquêter sur les liens du candidat démocrate à la présidence avec l’islam. Et quand il est finalement prouvé que Barack Obama est un chrétien pratiquant, on commence à chercher s’il a jamais été musulman. Et là, le ridicule ne tue pas, certains exhibent comme preuve le fait que l’enfant de huit ans a été inscrit dans une école primaire avec un nom musulman que son père, musulman pratiquant lui a donné, et surtout l’enfant est accusé d’avoir à ce moment-là revendiqué en quelque sorte l’appartenance à une religion à laquelle son père, mais sûrement aussi sa mère après le divorce de ses parents lui ont toujours dits qu’il appartenait. Au-delà du choc que la création dans l’opinion de ce crime d’appartenance à l’Islam ou d’y avoir appartenu à un moment de sa vie crée au sein de la communauté musulmane du monde entier, les musulmans s’étonnent et sont surtout révoltés par le silence des intellectuels américains et occidentaux de façon générale. Eux si prompts à traquer et à dénoncer les moindres actes anti-sémites et homophobes ou toute autre atteinte aux droits de l’Homme, sauf bien entendu quand les auteurs de ces violations sont des gouvernements alliés d’Afrique ou du Proche et du Moyen-Orient. Mais là c’est silence radio, une attitude d’indifférence à ce flagrant délit d’islamophobie profondément troublant pour les musulmans. Une absence de réaction qui est interprétée par la communauté musulmane comme une autre preuve de la criminalisation de l’islam qui même si elle n’est pas encore juridique, l’est déjà sur le plan morale dans nombre de sociétés occidentales. Dans des milliers de mosquées à travers le monde, les prêcheurs et autres prédicateurs ne manquent pas de relever la charge à l’Islam que représente le débat sur l’islamité de Barack Obama, mais surtout d’attirer l’attention sur un fait avec une phrase que j’ai souvent entendu dans les mosquées dans cette période-là : ‘Ces gens ne nous aiment pas. Et s’il le pouvaient il se débarrasseraient de nous sans sommation’. D’autres franchissent le pas dans certaines mosquées habituées à la thèse du complot occidental pour liquidité l’Islam dans une formule qu’on peut résumer par : ‘c’est désormais à qui tirera le premier. C’est eux ou nous’. Le moins que l’on puisse dire c’est que le silence de l’Occident à ce débat est lourd. En comparaison le premier ministre canadienne Stephen Harper, a vivement condamné en Décembre 2009, le gouvernement ougandais pour avoir adopté des lois qui durcissent la répression de ce qui est considéré dans ce lointain pays africain comme le crime d’homosexualité. Mais face au vote de Décembre 2009 suisse interdisant les minarets dans ce pays qui constitue un acte d’intolérance grave si ce n’est de l’islamo-xénophobie à l’état primaire comme l’ont reconnu la majorité des intellectuels indépendants, le premier ministre canadien, comme la quasi-totalité des dirigeants des pays occidentaux n’a pas dit un mot. Une indifférence qui ne traduit pas la gêne qu’a crée ce référendum suisse, mais qui à mon avis est aussi et surtout l’expression du fait que l’attaque à l’Islam, même la plus irraisonnée comme celle de la Suisse, relève désormais du banal, du normal.

dimanche 7 février 2010

La polémique sur l’utilisation du mot ‘Allah’ en Malaisie

Le Mercredi 6 Janvier dernier, la justice malaisienne a suspendu l’application d’une décision que venait de rendre quelques semaines auparavant la Cour d’Appel de la capitale Kuala Lampur, autorisant les minorités religieuses du pays –chrétiens et Indous notamment- à utiliser le mot ‘Allah’ quand elles font référence à Dieu. Officiellement cette suspension est la conséquence de l’appel fait par le gouvernement de ce jugement. Mais on ne peut s’empêcher de penser que la pression de la rue et les violences avec lesquelles cette décision de justice a été accueillie soit étrangère à cette suspension. Au moins six églises ont été détruites dans des violences qui ont éclaté dans la capitale. Mais les réactions dans le pays n’ont pas toujours été aussi imbéciles. Le gouvernement dont le premier ministre avait appelé les musulmans du pays à manifester contre la déicions de justice autorisant les autres confessions à utiliser le mot ‘Allah’ a débloqué des fonds pour la reconstruction des église détruites. Le parti islamiste PAS qui voyait dans cette polémique une manipulation du parti au pouvoir a publiquement défendu le droit des chrétiens à désigner Dieu par le mot ‘Allah’. De même de nombreux musulmans ont constitué des brigades dans leur quartier pour protéger les églises après les premières destructions de ces édifices chrétiens. Tout est parti d’une requête du journal catholique malaisien le Herald - un hebdomadaire qui tire à 14.000 exemplaires- demandant à la justice de déclarer anticonstitutionnelle et donc illégale la décision du gouvernement d’interdire l’utilisation au moins dans les publications des autres religions du mot ‘Allah’ pour désigner Dieu. Une manière pour la communauté chrétienne -qui représente 10% de la population contre 60% de musulmans, les autres groupes comme les bouddhistes et les taoïstes se partageant le reste de la population- de régler définitivement une situation de confusion qui a toujours régnée dans le pays sur cette question. Mais c’est surtout l’annonce, en début d’année dernière, par les autorités de la préparation d’un décret rétablissant l’interdit aux confessions autres que l’Islam de désigner Dieu par ‘Allah’ qui a poussé le Herald à passer à l’action. ‘Le nom d’Allah ne peut pas être utilisé par les autres religions que l’Islam, parce que cela risque de semer la confusion parmi les musulmans’ argumente notamment les autorités malaisiennes. Ce débat en Malaisie avec toute la passion qu’il déclenche localement et même internationalement peut se résumer dans deux questions. Dieu est-il musulman ? Ou dans une moindre mesure Dieu n’appartient-il qu’aux musulmans ? A ces deux questions le gouvernement malaisiens et ceux qui manifestent en soutien à cette démarche répondent par l’affirmative, du moins si on s’en tient à leur comportement et à leurs agissements. Ce qui en soit peut être blasphématoire, puisque correspondant à une forme d’aveux de l’existence de plusieurs ‘Dieux’, ce qui est considéré comme un des pires péchés qu’on puisse commettre. Dans plusieurs pays d’Afrique saharienne, Dieu est désigné dans la langue locale par Allah dans toutes les églises. J’ai eu l’occasion de le constater au Mali où en Bambara les croyants de toutes les autres confessions monothéistes utilisent ‘Allah’ pour désigner Dieu. C’est le cas dans toute la région du Sahel où avant l’arrivée des religions monothéistes les gens étaient plutôt animistes, mais surtout où l’Islam a précédé le Christianisme. Quand le Christianisme arrive la population a déjà adopté le mot ‘Allah’, le Dieu unique qui n’a pas d’équivalence ou qui n’existe tout simplement pas dans la langue Bambara. Le conférencier de la mosquée de Brixton de Johannesburg où je prie les vendredis expliquait dans son sermon sur ce débat malaisien comment il s’est retrouvé un jour à Bethlehem avec des Chrétiens arabes. Dans leur prière ils ont utilisé le mot ‘Allah’ des dizaines de fois et comme le disait Nahem non sans un certain humour, il y avait en bonus dans ces prières des expressions comme Astang-firulah ou encore mach’Allah qu’on croit purement islamiques. Les yeux fermés on se serait cru dans une mosquée a conclu le prêcheur. ‘Allah’ qui désigne Dieu Créateur n’est pas la propriété exclusive des musulmans, encore moins une espèce de marque, une invention sur laquelle les musulmans détiendraient un brevet. C’est une simple question de bon sens, qui est corroboré par plusieurs versets du coran. Voici comment on s’adresse aux Chrétiens dans le verset 64 de la sourate 3 du coran : ‘Ô vous les adeptes des précédentes révélations ! Venez à une parole que nous avons en commun : que nous n’adorons qu’Allah, sans rien Lui associer, et que nous ne prenons point les uns les autres pour Seigneur en dehors d’Allah’. Ce que les musulmans ont entre autre en commun avec les croyants des autres religions monothéistes -comme l’illustre le verset ci-dessus- c’est la foi en Allah, la croyance en l’existence d’un Dieu unique. La question qui se pose après lecture de ce verset qui est au contraire comme on le voit une invitation aux Chrétiens à croire et adorer Allah, on peut s’étonner de ce que le gouvernement malaisien à majorité musulmane adopte une position en flagrante contradiction avec des versets coraniques et même le bon sens. En réalité il y a derrière toute cette agitation des considérations d’ordre politique et religieux sous-tendues par la peur de l’autre. D’une part la coalition au pouvoir en Malaisie - le Basiran Nasional- qui défend des valeurs islamiques semble avoir cédé à la tentation de caresser la fibre islamique dans un pays où l’électorat est majoritairement musulman en même temps qu’il s’assure la pérennité d’une coalition qui compte d’importants mouvements de souches islamiques. Mais il y a aussi une vraie peur de voir les fidèles des autres confessions profiter de la possibilité pour eux d’utiliser le mot ‘Allah’ pour évangéliser des ‘naïfs’ musulmans. Cette peur réelle et les brimades dont sont souvent victimes des activistes chrétiens dans certains pays comme l’Algérie et l’Egypte sont insupportables et inacceptables. Car si des chrétiens ou des adeptes d’autres religions arrivent à convertir un musulman, ce serait la faute à celui qui s’est laissé convaincre et celle de sa communauté musulmane qui n’a pas su l’aider à découvrir tout le bien qu’il a à rester musulman. Sûrement pas celle de ceux qu’on accuse dans ces pays de prosélytisme. L’Islam que je pratique et que je découvre tous les jours, je ne l’échangerais pour aucune autre religion. Jamais. Saïd Penda

mercredi 27 janvier 2010

Ma réponse au président français...sur l'interdiction des minarets en Suisse

Ma réponse à la tribune de Nicolas Sarkozy…(certains journaux français en ont publié quelques extraits). Vous voudriez bien m’accorder cette opportunité non pas vraiment pour répondre au président Français, mais plutôt pour attirer l’attention de l’opinion française et du monde sur les dangers des dérives islamophobes auxquelles on assiste depuis un certain temps en Occident et qui sont assez subtilement véhiculées dans la tribune du président français. Ces dérives comme je m’efforce de le démontrer dans un livre que je suis entrain d’écrire, constituent la principale source de propagande des mouvements terroristes, dont les campagnes de recrutements pour leur morbides entreprises sont axées sur la thèse du complot occidental contre l’Islam. Une thèse qui justifierait donc le Djihad, la guerre sainte, selon ces violentes organisations, dans le but de défendre la liberté pour les musulmans de pratiquer leur religion. Un droit inaliénable chez les musulmans comme chez tous les autres croyants, dont la défense justifierait tout sacrifice, y compris celui de sa vie. Dans son sa tribune publiée par le quotidien Le Monde du Mardi 8 Décembre 2009, Nicolas Sarkozy s’exprimant sur le vote qui interdit la construction de minaret en Suisse dit "être stupéfait par la réaction que cette décision a suscité dans certains milieux médiatiques et politiques" en France. Mais c’est sa stupéfaction qui me stupéfait moi. Que lui, président de la république de l’Etat qui se définit souvent comme le pays des Droits de l’Homme, ne soit pas choqué alors que son propre ministre des Affaires étrangères avec toutes les réserves de sa fonction se déclare "un peu scandalisé" par une prise de position suisse qu’il définit comme "une expression d’intolérance". En d’autres temps et dans une position différente, Bernard Kouchner aurait plutôt parlé d’expression de sentiments islamophobes pour définir ce qui s’est passé en Suisse. Je veux aussi citer à l’intention du président français les propos du président de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe qui estime que loin de permettre de s’attaquer aux sources et aux causes de l’intégrisme, la décision suisse d’interdire les minarets risquait au contraire "d’encourager des sentiments d’exclusion et d’approfondir les clivages existants" dans les sociétés occidentales. Le président français ne fait pas qu’exprimer son étonnement que la quasi-totalité des intellectuels de son pays trouve l’interdiction des minarets votée en Suisse scandaleuse, mais il justifie même la position de la majorité de ceux qui ont voté lors ce référendum. "Les peuples d’Europe, écrit le président français, sont tolérants, c’est dans leur nature et leur culture. Mais il ne veulent pas que leur cadre de vie, leur mode de pensée et de relations sociales soient dénaturés". Ce qui ressort de cette affirmation du président français c’est la démonstration de sa nature islamophobe à lui en même temps que ça apporte de la clarification à la vraie question qui était posée lors du référendum suisse. Plus qu’une question de minaret, c’est sur la présence même de l’Islam sur leur sol que les Suisses étaient interrogés et c’est bien sur ça qu’ils se sont exprimés. Tout au moins les récents évènements en Suisse constituent "une expression d’intolérance" pour citer le ministre français des affaires étrangères, Bernard Kouchner. Mais ce qui est encore plus intéressant dans la tribune de Nicolas Sarkozi, c’est son opinion sur la question des minarets en France ou plus généralement sur la présence de l’Islam dans son pays. Dans un ton menaçant, il averti les musulmans de France de ce que dans son pays "où la civilisation chrétienne a laissé une trace aussi profonde, où les valeurs de la république sont partie intégrante de notre identité nationale, tout ce qui pourrait apparaître comme un défi lancé à cet héritage et à ces valeurs condamnerait à l’échec l’instauration si nécessaire d’un islam de France". Sous d’autres cieux, des propos aussi scandaleux, un chantage aussi évident aurait provoqué la démission de son auteur, sans préjudice d’éventuelles poursuites judiciaires pour appel à l’intolérance et propos discriminatoires. Car en d’autres mots ce que dit monsieur Sarkozi aux musulmans dans son pays, c’est tant que vous allez vous faire tout-petits, que vous prieriez dans des caves en vous assurant de ce que vos voisins n’iront pas se plaindre de ce que vous faites du bruit, ou tout simplement qu’ils remarquent votre présence, alors vous serez en sécurité. Mais si vous vous faites trop remarquer et que les plaintes contre votre présence deviennent fortes, je me réserve le droit à ce moment d’interdire progressivement votre religion. Le rusé qu’il se croit et qu’il est peut-être, s’amuse au passage à opposer Christianisme et Islam dans le style : ici nous sommes en terre chrétienne et vous devez respecter cela en évitant de vous faire remarquer, en prenant soin de ne pas construire des mosquées qui seraient perçues comme une forme de concurrence ou de défi à nos cathédrales. En se comportant ainsi le président français vaut-il mieux que ces monarchies du Golfe qui semblent vouloir étouffer le Christianisme alors que le Coran et tous les enseignements islamiques appellent justement les musulmans au respect pour ces frères croyants généralement désignés dans le coran par le terme...ceux qui ont reçu le message avant nous". Le vote Suisse contrairement au président Français qui pense –curieusement je dois dire- que c’est une réaction réfléchie, est juste une manifestation de l’islamophobie que beaucoup ont, naïvement pour certains, encouragé quand par exemple le voile islamique a été diabolisé au point où la religion qui la prône a été projetée aux yeux des opinions comme une monstruosité à combattre, à éliminer. Ajouter à cela les confusions que beaucoup de gouvernements occidentaux ont crée au début entre les attentats terroristes et une religion musulmane dont le seul but serait de remplacer la civilisation occidentale par la leur, "ceux qui veulent nous ramener au Moyen-âge" comme l’ont souvent répété des Chefs d’Etats occidentaux dans une dangereuse généralisation. C’est tout cela mis ensemble qui a finit par créer dans les mentalités collectives dans ces pays l’idée que l’Islam est un dangereux cancer qu’il faut absolument extraire de la société. Et pour ce que le président vante comme un exercice irréprochable de la démocratie populaire, le fait que les Suisses aient été invités à s’exprimer par référendum sur ce sujet, était déjà en soit la pire des imbécilités qu’on n’aurait pu attendre d’un Etat pourtant vanté pour sa pondération et son sens de la sagesse. Je veux rappeler au président français qu’au moment où la France a bannie la peine de mort, si la question avait été mise à référendum c’est à une très large majorité qu’elle aurait été rejetée. Les sondages qui ont été réalisés à l’époque sont encore là et Robert Badinter, le père de l’abolition de la peine capitale en France, est encore vivant pour dire combien cette réforme majeure était impopulaire au sein de l’opinion. La réalité toute simple -mais peut-être est-elle trop compliquée pour le président français qui donne parfois l’impression de réagir sans réfléchir- c’est que les Etats responsables ne jouent pas avec les émotions des opinions et ne soumettent pas ce genre de questions à référendum. Si aujourd’hui on soumettait par exemple la question d’appliquer la peine de mort à toute personne convaincu d’homosexualité en Afrique -un continent que je connais bien- c’est à une très forte majorité qu’elle serait adoptée. Je sais avec quelle colère et quelle frustration le vote Suisse, puis les commentaires du président français ont été accueillis dans les nombreuses mosquées que j’ai fréquentées ces derniers jours et je suis quasi-certain qu’une réponse imbécile est déjà en préparation dans les laboratoires d’Al-Qaïda à ces sorties xénophobes et islamophobes. C’est peut-être le lieu de rappeler à monsieur Sarkozy que c’est grâce à la tradition d’accueil de la France qu’il s’acharne à détruire par ses discours de haine que lui, fils d’immigré, est président de la république en France. Avec sa rhétorique, si Nicolas Sarkozy était Français de souche, il aurait militer pour que tout candidat à l’élection présidentielle soit Français de souche, ou tout au moins qu’il soit Français de père et de mère eux-mêmes nés Français. Ainsi pour s’assurer que ces derniers aient assez ‘d’identité française’ telle que comprise par monsieur Sarkozy et ceux qui partagent son idéologie. C’est donc grâce à cette France d’accueil et d’hospitalité, cette France qui a de la mémoire qu’il tente d’enterrer, que lui Sarkozy, est président de la république là où on aurait pu choisir Dupont, Michelin, De Villepin ou Royale. C’est ça la France. On est Français dès qu’on devient Français. Avec tous les droits. Pas celle de Nicolas Sarkozy qui classe les Français en ‘ceux qui accueillent’ qui ont tous les droits et "ceux qui arrivent" qui doivent se montrer discrets et être reconnaissants pour le peu de droit qu’on veut bien leur accorder. Pour terminer, les musulmans de France dans leur très large majorité comme l’indiquent les enquêtes, sont Français, originaires de pays ayant de très forts liens historiques avec la France. Ils sont généralement d’Algérie, du Maroc, du Sénégal, du Mali, de Guinée, de Côte d’Ivoire, etc. Il ne s’agit donc pas d’immigrés comme tente de le faire penser Nicolas Sarkozy. Leurs parents ont versé leur sang et donné leur vie pour libérer et protéger la France pendant la première et la deuxième guerre mondiale.

Pourquoi je suis croyant...

Pourquoi je suis croyant…

Je suis croyant d’abord parce que par fierté, je me refuse d’imaginer que je suis venu du néant, sorti de nulle part. Et que les saintes écritures, de toutes les confessions, m’ont convaincu de l’existence d’un Alpha.

Je suis croyant parce que je crois en l’idée de Justice et de ce fait je crois parce que je veux que tous ces crimes abominables qui ont été perpétrés par les humains sur cette terre soit un jour puni, le jour du jugement dernier. Au cours d’une justice qui se passe devant un Juge à qui on ne peut mentir. Un Juge devant qui on ne manipule pas les faits. Un Juge devant qui nous perdons notre capacité de mentir. Un Juge devant qui l’argent et tous les autres attributs du pouvoir humain s’effacent.

*Au cœur de l’Europe, un homme décide un jour qu’il faut effacer les Juifs de la planète. Plusieurs centaines de milliers de personnes sont ainsi tués dans des chambres à gaz et autres enfers humains pendant la deuxième guerre mondiale. Celui qui a conçu et mis en œuvre cette monstruosité disparaît sans avoir jamais répondu de ses forfaits. Ses complices sont jugés par des humains, mais on ne saurait jamais comment des humains ont pu planifier et exécuter une telle entreprise inhumaine. Je me refuse à croire que Hitler et ses complices ont payé pour le génocide des Juifs et c’est pourquoi je crois fermement au jugement dernier, devant le Créateur, celui à qui on ne peut mentir. Parce que je veux tout savoir sur ces faits et voir les auteurs payer.

* En 1994, dans la région des Grands Lacs africains -au Rwanda précisément- un génocide éclate. Des personnes de l’ethnie Hutu sortent des machettes qu’on avait distribué à l’avance et se mettent à découper des personnes de l’ethnie Tutsi, souvent même leurs voisins. Les Nations Unies estiment qu’entre huit cent milles à un million de personnes ont ainsi été tuées. Celui qui avait planifié ces massacres venait de mourir tranquillement dans un avion touché par un obus. Les procès de ses complices arrêtés ressemblent plus à du théâtre qu’à de la justice. Les présumés coupables ne reconnaissent presque jamais leur participation à la planification et à l’exécution. Quand ils le reconnaissent pendant l’instruction, ils se rétractent et certains d’entre eux affirment que c’est juste dans le but de bénéficier de la clémence de la cour qu’ils plaident coupables. Les juges du tribunal spécial crée pour juger les personnes inculpées condamnent sans quelquefois être sûr que le condamné est réellement coupable. Je suis croyant parce que je me refuse à croire qu’après de telles horreurs, on a le droit de tout simplement mourir et pourrir tranquillement dans sa tombe sans avoir dit la vérité aux victimes et à leurs proches. Je suis croyant parce que ceux qui commettent des génocides doivent payer, payer tous les jours, mais surtout se confesser et avoir honte de ce qu’ils ont fait.

* Je suis croyant parce que le génocidaire arméniens ne doit pas rester impuni, parce que ceux qui ont massacrés des dizaines de milliers de musulmans à Sarajevo et à Szebrenica doivent rendre des comptes publiquement, devant nous tous comme nous le promet Dieu dans tous ses écrits.

* Je suis croyant parce que le 11 Septembre 2001, un monstre et ses acolytes prennent le contrôle de quelques avions et détruisent les tours du World Trade Center, et comble de la bêtise, il justifie sa barbarie en y associant le nom de Dieu, qui justement indique dans tous ses écrits qu’il est le seul qui donne la vie et qui a le droit de la prendre. Plus de 3000 personnes sont tuées dans cet acte terroriste. La Bande à Ben Laden ne peut pas comme le pensent les non-croyants aller dans leur tombe dans les montagnes de l’Afghanistan et du Pakistan et plongé dans le néant après avoir causé tout le tort qu’ils ont causé à l’humanité. Non, cette justice-là va les rattraper ; celle à laquelle personne ne peut se soustraire. C’est pourquoi je suis croyant.

* Je suis croyant parce que pendant mes reportages au Congo Brazzaville, j’ai vu les milices cobra du président Sassou obligé des pères à violer leurs filles devant les autres membres de la famille, les enfants à coucher avec leur maman. J’ai vu les milices de l’opposition violer et tuer dans une campagne de terreur sans nom. J’ai vu l’armée angolaise venue à la rescousse du président Sassou Nguesso commettre des massacres dans les régions de la Bouendza et du Niari dans le seul but de démontrer sa fermeté et asseoir sa suprématie. Aucun acteur de cette sanglante guerre civile n’a été jugé. Je suis croyant parce que je veux croire qu’ils devront un jour répondre de leurs actes devant le Juge suprême.

* Je suis croyant parce qu’après avoir assassiné tous ses opposants et précipité son pays dans une des plus meurtrières guerre civile de l’Afrique, le président Mubutu est mort sans avoir jamais été devant un quelconque tribunal ni éprouvé le moindre remord. Je suis croyant parce que je m’accroche à l’espoir que Mobutu Sesse Seko et tous les chefs de milices et les seigneurs de la guerre de ce Congo paieront éternellement pour tous leurs crimes après un procès devant un tribunal où il ne pourront que dire la vérité, devenus subitement petits et impuissants, eux qui sur terre ont terrorisé et régné dans la barbarie.

* Je suis croyant parce qu’il serait juste qu’une dame comme mère Teresa qui a mis tant d’amour à assister ceux qui avait besoin de notre aide mérite de vivre dans un bonheur indescriptible et éternel comme nous le promet Dieu dans tous ses écrits.

* Je suis croyant parce qu’en Décembre 2008, les forces israéliennes prenant prétexte du fait que les mouvements de la résistance palestinienne à l’occupation tirent de temps en temps des roquettes en direction d’Israël, ont lancé en toute impunité et dans une révoltante arrogance des raids meurtriers qui ont duré plusieurs semaines dans la bande de Gaza. Plus de 1500 civiles et personnel humanitaire ont été tués dans une action punition collective qui reste impunie.

* Je suis croyant parce que tous les anonymes qui offre un repas à l’affamé, qui donnent un toit à un sans abri. Que tous ceux qui offrent un sourire sincère au déprimé, tous ceux tendent l’oreille et assistent l’oppressé méritent de vivre dans ce bonheur éternelle et cette immortalité que le Créateur nomme paradis. Puisse le Seigneur nous accorder le paradis à tous...

Acte premier

Bonjour, Voici donc le blog qui nous permettra d'échanger sur la problématique entre l'Islam et la modernité, mais aussi sur toutes les questions qui touchent à la vie des musulmans, des croyants de toutes confessions, mais aussi des non-croyants. Car en définitive, Dieu est-il exclusivement le Maître des croyants? Ne se définit-il pas lui-même plutôt comme le Maître de tout et de tous? Dans ce blog, je publierai le fruit de mes longues recherches en Islam et m'ouvrirais à celles des autres. Je répondrais aux interrogations de ceux des lecteurs qui s'interrogent sur certains sujets islamiques d'actualité ou qui ont trait à la spiritualité. Plutôt que d'être mon blog, c'est le nôtre à tous. Celui où nous viendrons dialoguer dans le but de mieux nous connaître, parvenir à mieux faire connaître notre religion qu'est l'Islam, mais aussi promouvoir cette culture de tolérance qui a toujours caractérisé cette religion au-delà de ce qu'on peut penser.

Saïd Penda