dimanche 14 novembre 2010

Islam et modernité: Procès des non jeûneurs en Algérie…Est-on obligé d...

Islam et modernité: Procès des non jeûneurs en Algérie…Est-on obligé d...: "Lundi 8 Novembre 2010 un tribunal algérien, à Akbou en Kabylie, relaxait sous la pression un groupe de personnes accusées d’avoir été vues e..."

Procès des non jeûneurs en Algérie…Est-on obligé de jeûner ?

Lundi 8 Novembre 2010 un tribunal algérien, à Akbou en Kabylie, relaxait sous la pression un groupe de personnes accusées d’avoir été vues entrain de manger dans la journée, en plein mois de ramadan. Les huit étaient poursuivis pour ‘atteinte aux préceptes de l’Islam’ ; un chef d’accusation qui par son énoncé lui-même est contraire à l’Islam, tout contrevenant aux préceptes de l’Islam -comme dans d’autres religions monothéistes du moins- d’ayant de compte à rendre qu’à Dieu.

En effet, poursuivre pour ‘atteinte aux préceptes de l’Islam’ dans ce contexte précis équivaudrait à poursuivre quelqu’un pour avoir refusé de croire en Dieu. Or l’Islam est très claire sur cette question, nul n’est obligé d’être croyant et Dieu lui-même dans plusieurs passage du Saint Coran fait observer que s’il avait voulu, à la place des Etres sensés que nous sommes, il aurait crée des zombies qui obéiraient sans broncher à tous ses ordres. Mais dans sa bonté le Créateur nous a doté du discernement et donc de la liberté de conscience, de la liberté de choix au sens le plus large. Le verset 29 de la Sourate18 (la caverne) ne demande aucune autre forme d’interprétation pour le comprendre. Et c’est Dieu, Allah lui-même qui parle : ‘…Quiconque le veut, qu’il croit ; et quiconque le veut qu’il ne croit pas’. Le Seigneur ajoute qu’il y a de la récompense pour ceux qui croient et de fâcheuses conséquences pour ceux qui ne croient pas. En se référant à ce verset comme à bien d’autres dans le Coran, il est dès lors évident que tous ceux qui engagent des poursuites pour ‘atteinte aux préceptes de l’Islam’ sont dans l’illégalité totale au vu du droit islamique, qu’ils sont en contradiction flagrante avec la parole divine.

À l’analyse, ces actions en Algérie -récurrentes d’ailleurs- sont motivées par des arrières pensées politiques. Le gouvernement algérien, souvent accusé d’occidentalisme dans un pays où la question de l’identité islamique du peuple est très forte, tente ainsi de couper l’herbe sous les pieds des groupes religieux au sein d’une population largement croyante. C’est donc là encore une de ces manifestations de la manipulation éhontée de la question religieuse pour servir des intérêts qui n’ont absolument rien à voir avec la religion. Ailleurs on voit en action ceux que je qualifierais de zélés de la foi, comme en Arabie Saoudite où on oblige indirectement les gens à prier. Comment expliquer autrement que la police religieuse dans ce pays, berceau de l’Islam, oblige les boutiques à fermer à chaque heure de prière, sinon que c’est une fois de plus une manière d’obliger les gens à prier et donc à avoir la foi. Une démarche contraire à l’évidence au verset du Coran cité plus haut. Si en Algérie on peut se désoler que le pouvoir politique utilise ainsi la question religieuse pour servir des intérêts purement politiques, en Arabie Saoudite il s’agit ni plus ni moins que d’une forme d’imbécilité collective qui s’est emparée d’une partie de la communauté musulmane. Sinon personnellement, j’ai du mal à comprendre que ceux qui s’acharnent à faire respecter de force les préceptes de l’Islam ignorent le verset 29 de la sourate 18 qui déclare le caractère stricto-personnel de la foi. Pour ma part, et ce devrait être la position de tout vrai croyant, je m’en tiens au fait que : ‘…Quiconque le veut, qu’il croit ; et quiconque le veut qu’il ne croit pas’. Parole d’Allah.