dimanche 28 février 2010

La ‘criminalisation’ de l’Islam dans la société américaine (extrait de mon livre en chantier…non-relu)

Le 4 Juin 2009 à l’université égyptienne d’Al-Azhar au Caire, le président américain Barack Obama prononce un discours annoncé des semaines à l’avance et donc très attendu. Cette adresse est présentée comme une sorte d’acte fondateur des nouvelles relations entre la superpuissance américaine et le monde musulman. D’entrée, le locataire de la maison blanche présente le contexte dans lequel a lieu cette adresse. « Nous nous rencontrons à un moment de tensions entre les Etats-Unis et les musulmans dans le monde entier. Une tension dont les racines sont à rechercher dans les forces historiques qui vont au-delà de tout débat politique actuel. Les relations entre l’Islam et l’Occident inclus des centenaires de coexistence et de coopération, mais aussi de conflits et de guerres religieuses. Plus récemment, les tensions ont été entretenues par la colonisation qui a refusé les droits et les opportunités à beaucoup de musulmans, et la guerre froide pendant laquelle les pays à majorité musulmane ont toujours été traités comme mandataires sans aucun égard pour leurs aspirations. Plus encore, les changements apportées par la modernité et la globalisation ont poussé de nombreux musulmans à voir l’Occident comme hostile aux traditions de l’islam », une religion qui -je dois ajouter- se confond mal avec l’idée de l’accumulation sans égard pour l’environnement physique et humain, mais surtout qui considère la spéculation comme un pire péché ; des valeurs qui constituent le socle même du capitalisme sauvage qui gouverne aujourd’hui l’économie mondiale. Au-delà de cet état des lieux des relations entre les Etats-Unis et l’Occident d’une part et la communauté musulmane de l’autre, le président américain dans le même discours attire surtout l’attention sur l’exploitation que les groupes extrémistes font des problèmes de communication et même quelquefois de manque de respect mutuel et des tensions qui en résultent dans les relations entre l’Occident et le Monde islamique. « Des organisations violentes extrémistes ont exploité ces tensions au sein d’une petite mais forte minorité de musulmans. Les attaques du 11 Septembre 2001 et les efforts continus de ces extrémistes à s’engager dans les violences contre des civiles ont fait que certains dans mon pays voient l’Islam inévitablement comme hostile non seulement à l’Amérique et aux occidentaux, mais aussi aux droits de l’Homme. Ceci a entraîné plus de peur et de crise de confiance ». Le président américain évite volontairement certainement dans son propos de parler d’intolérance ou de montée du sentiment anti-musulman dans la société américaine. Un sentiment dont il a lui-même été victime pendant la campagne de l’élection présidentielle pour la simple raison qu’il est né de père musulman. Bien qu’aucune loi américaine ne criminalise l’appartenance à l’Islam, on a vu avec quelle dégelasse audace et en toute impunité certains des adversaires de Barack Obama l’ont poussé pendant la campagne à nier tout lien avec cette religion. (à suivre)

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